Être Protestant : six affirmations principales


 

"A Dieu seul la gloire"

Rien n'est sacré, divin ou absolu en dehors de Dieu affirment les protestants. Ils sont donc vigilants envers tout parti, valeur, idéologie, ou entreprise humaine prétendant revêtir un caractère absolu, intangible ou universel. Parce que Dieu est un Dieu de liberté, qui appelle une libre réponse de la part de l'être humain, les protestants sont favorables à un système social qui respecte la pluralité et la liberté des consciences.

Vous ne trouverez jamais dans un temple protestant un crucifix, la statue ou image de Marie, ou de quelconques objets se rapportant à des saints : pas de crucifix, parce-que Jésus Christ est ressuscité et sa représentation sur la croix risquerait de nous faire oublier une étape centrale pour la foi chrétienne : la résurrection ! Pas de vénération de saints parce-que l'apôtre Paul écrit dans la Bible : "Il n'y a qu'un seul médiateur, Jésus Christ". Vous trouverez parfois une croix huguenote, symbole du protestantisme, dont le dessin vous est donné plus bas, mais qui jamais n'aura de caractère sacré.

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"La grâce seule"

Les protestants affirment que la valeur d'une personne ne dépend ni de ses qualités, ni de son mérite, ni de son attitude sociale, mais de son amour gratuit de Dieu qui confère à chaque être humain un prix inestimable. L'Homme n'a donc pas à mériter son salut en essayant de plaire à Dieu. Dieu lui fait grâce, sans condition. Cet amour gratuit de Dieu rend l'Homme apte, à son tour, à aimer ses semblables, gratuitement.

Les personnes âgées, par exemple hospitalisées, qui feront appel à un pasteur ne le feront pas pour être sûres qu'elles sont sauvées ! Le salut gratuit de Dieu est pour tous ceux qui se tournent vers Dieu et croient, sans autre condition. Les personnes en fin de vie demanderont souvent la lecture de la bible, notamment la lecture du psaume 23 (dans la Bible), source de paix pour elles avant de partir. Il n'y a pas d'extrême-onction.

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"L'essentiel, c'est la foi"

La foi naît de la rencontre personnelle avec Dieu. Cette rencontre peut surgir brusquement dans la vie d'un individu. Le plus souvent, elle est l'issue d'un long cheminement parsemé de doutes et d'interrogations. Tout être humain est appelé à la recevoir dans la liberté. Elle est la réponse humaine à la déclaration d'amour faite par Dieu, dans la parole biblique, en Jésus-Christ.

Cette foi implique un rapport étroit avec Dieu, un dialogue direct qui ne nécessite pas l'intermédiaire d'un pasteur. Il n'y a donc pas de confession auriculaire chez les protestants; dans la liturgie du culte dominical, une confession de péché (au sens général) est suivie immédiatement de l'annonce du pardon que Dieu accorde à tous ceux qui se repentent, sans autre condition.

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"Se réformer sans cesse"

Les Eglises rassemblent dans une même foi et espérance tous ceux, hommes, femmes et enfants, qui confessent explicitement le Dieu de Jésus-Christ comme celui qui donne sens à la vie. Les institutions ecclésiastiques sont des réalités humaines, "Elles peuvent se tromper" disait Luther. En référence à l'Evangile, les Eglises doivent sans cesse porter un regard critique et interrogateur sur leur propre fonctionnement. Chacun doit y prendre sa part de responsabilité et être témoin de la fidélité à la parole divine.

L'Eglise n'est pas le bâtiment où obligatoirement les protestants doivent se réunir pour célébrer un culte. Un culte peut se faire indifféremment, selon les circonstances, dans un temple, une salle à manger ... ou une chambre d'hôpital, puisqu'aucun lieu n'est considéré comme sacré chez les protestants, et Dieu peut être partout sans être limité par nous , les hommes!

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"La Bible seule"

Les chrétiens protestants ne reconnaissent que la seule autorité de la Bible. Elle seule peut nourrir la foi ; elle est la référence dernière en matière théologique, éthique, institutionnelle; A travers les témoignages humains qu'elle nous transmet, la Bible est la Parole de Dieu. Les textes biblique dessinent des principes généraux à partir desquels chaque protestant, pour ce qui le concerne, et chaque Eglise, collègialement, tracent l'espace de leur fidélité.

C'est pourquoi vous trouverez toujours une bible ouverte dans les temples.

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"Le sacerdoce universel"

Parmi les principes les plus novateurs de la Réforme, le sacerdoce universel des croyants instaure une place identique, au sein de l'Eglise, à chaque baptisé. Pasteurs et laïcs se partagent le gouvernement de l'Eglise. Les pasteurs n'ont pas de statut à part dans l'Eglise. Ils y exercent une fonction particulière à laquelle des études universitaires de théologie les ont conduits. Dans un esprit d'unité, l'animation de la communauté au sein de laquelle ils exercent leur ministère, l'accompagnement, l'écoute et la formation théologique de ses membres.

Si le baptême est pleinement reconnu entre l'Eglise Catholique Romaine et l'Eglise Réformée de France (même si, pour les réformé, le baptême n'est pas condition de salut), la Sainte-cène pose encore des problèmes. Pour les Réformés, le Christ n'est pas dans le pain et le vin (transsubstantiation; doctrine catholique), mais dans chaque croyant qui prend la cène. L'Eglise catholique ne pratique pas d'accueil eucharistique pour un non catholique. Pour sa part, L'Eglise Réformée pratique un accueil ouvert : la liturgie : "qui que vous soyez, quelle que soit votre appartenance ecclésiale, si vous reconnaissez Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur, venez, car c'est Lui qui vous invite.

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"Mais tout de même, les Protestants Réformés sont-il des chrétiens ?"

Nous entendons parfois cette question! N'oublions pas que nous avons 16 siècles d'histoire commune avec l'Eglise catholique qui, après séparation , s'est appelée "catholique romaine". Nous lisons la même Bible, proclamons les mêmes Père, Fils et Saint Esprit, nous disons ensemble le Credo ( le symbole des Apôtres) et le "Notre-Père". Si nous sommes de confession différente, nous ne sommes pas de religion différente!! Nous sommes, au même titre que les catholiques romains et les orthodoxes, des chrétiens, avec 20 siècles d'histoire!! Des chrétiens qui vivent des relations fortes, chaleureuses et fraternelles avec les autres Eglises chrétiennes,dans un dialogue œcuménique qui ne cherche pas a gommer les différences, mais à les comprendre, les travailler, pour avoir un témoignage crédible dans notre monde qui a soif d'amour, et dont ensemble, nous croyons que le Dieu Jésus-Christ peut apporter des réponses!

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"La croix huguenote"

Ses origines restent mystérieuses. Il me semble qu'elle ait été imaginée par l'orfèvre nîmois Maystre qui habitait 4 rue du Marché en 1688 (trois ans après la révocation de l'Edit de Nantes). Son succès fut immédiat, d'autant plus qu'elle échappait aux persécutions car elle dérivait d'une décoration à la fois officielle et catholique (la crois de l'ordre du Saint-Esprit). D'autre part, elle permettait d'avoir sur soi une croix différente de la croix catholique abhorrée. La croix huguenote, appelée ainsi depuis la fin du XIXe siècle, est composée d'une croix de Malte, les branches sont reliées entre elles par un motif circulaire qui, d'une part, rappelle la couronne d'épine du Christ crucifié et qui, d'autre part, forme entre chaque branche un cœur, à la fois symbole de l'amour de Jésus pour nous et rappel de son commandement aimez-vous les uns les autres (Jean XII, 34). Les pointes aux extrémités de chaque branche sont arrondies en forme de boules et au nombre de huit comme les béatitudes. En bas, la colombe en pendentif représente évidemment le Saint-Esprit qui descend du ciel sur nous.

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